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Destination Tahiti
1 mai 2007

Poissons d'avril

Samedi 1er avril 2006

Le réveil est très dur, ce matin. Il me faut au moins dix minutes pour sortir du lit. A huit heures, Clau et moi nous beachrestau_tipaniersprésentons au Beach Restaurant (à gauche) pour le petit-déjeuner : l'endroit est très agréable, avec sa terrasse qui donne au dessus de Petitdej_Tipaniersla plage et du lagon. Nous nous installons à une table et commandons des petit-déjeuners continentaux (l'américain est bien trop copieux pour mon petit estomac ... et surtout sacrément plus cher !)... Si si, je suis réveillée. Je pète le feu. La preuve :

Quand tout à coup ... horreur !
Des pigeons ! Non mais je rêve ! Jusqu'ici, ils sont venus colonniser ! Il me poursuivent. Le petit-déj se passe donc entre les fruits, les tartines, le jus de fruit, et les coups de pieds envoyés régulièrement du côté des volatiles quand ils osent s'approcher un peu trop près de mes miettes. Et dire que deux tables devant, il y a des gens qui les nourrissent. Pfffffffffffff...
A un moment, une grosse tâche s'avance dans l'eau, en bordure de plage. Qu'est-ce que ça peut être ? Une raie ? uneponton_tipaniers tortue ? Il y a quand même très peu d'eau, à cet endroit. Au final, c'était un banc de poissons très compact. Mais l'illusion y était.
Après nos agapes, Clau et moi décidons d'aller marcher un peu le long de la plage, avec un détour par le ponton, histoire de digérer. Malheureusement, nous sommes vite arrêtées par les arbres qui bloquent le passage. Comme Philoo et les parents doivent arriver bientôt, nous faisons demi-tour et poussons jusqu'à la réception où ils n'ont toujours pas retrouvé mon deuxième fax. J'espère qu'il n'est pas en de mauvaises mains.

10h30. La famille est réunie. Philoo et les parents ont embarqué sur le ferry de Moorea avec la voiture, ce qui nous donne une totale autonomie. Et ça, c'est pas peu dire que c'est bien ! Nous partons donc pour le lagoonarium, situé sur le motu Ahi qui fait face à Tahiti. En chemin, ça parle filariose : c'est la période d'éclosion des moustiques porteurs du parasite, et la campagne de distribution du traitement préventif a eu lieu hier et avant-hier. Il paraît qu'il y avait des affiches et stands partout pour se procurer gratuitement les petits cachets qui permettent d'éviter de choper cette saleté de maladie incurable. Evidemment, nous on n'a rien vu, rien entendu. Plan A : trouver une pharmacie. Parce que moi qui suit de la chair à moustique, je suis une cible toute trouvée. Manque de pot, nous sommes actuellement à égale distance des deux pharmacies de l'île. C'est à dire ... loin. Heureusement, il y a un plan B : la carte indique que l'hôpital d'Afareaitu est tout à côté. Le problème, c'est qu'on est passés trois fois devant sans arriver à le repérer. Jusqu'à ce qu'un camion de pompier devant un petit bâtiment nous mette la puce à l'oreille. Ah, ok...
Alors, le traitement contre la filariose, normalement c'est que pour les résidents. Les touristes ne craignent rien car une fois rentrés en Europe, le parasite ne survit pas aux températures. Qu'ils disent ! Ouais ben moi, avec le bol que je peux avoir parfois, il vaut peut-être mieux que je prenne quand même les devants.

Le lagoonarium est tout près, nous nous garons donc sur le bord de la route et  nous présentons au guichet : une petite cabane un peu branlante où il faut payer son passage en liquide. Ils prennent pas la carte bleue, ici... Après un appel de fonds auprès de la compagnie, me voilà en possession des cinq tickets qui vont nous permettre d'embarquer sur la pirogue à l'aller comme au retour, et d'avoir le droit de manger sur place. Pour embarquer, justement, c'est assez folklorique : le ponton a été emporté par une tempête et n'a pas (encore ?) été reconstruit. Nous voilà donc avec de l'eau au dessus des genoux, à avancer vers la pirogue pour nous y hisser à la force des bras et des abdos. pirogueLagoonariumIl y a très longtemps que Clau et Maman n'ont pas fait ça, et c'est loin d'être triste. Et pour couronner le tout, on dirait que le piroguier prend un malin plaisir à nous arroser pendant la traversée. Si si, ça l'amuse. C'est sûr.

Le débarquement sur le motu se fait dans les mêmes conditions, mais c'est bon enfant et ça a l'air très sympa, ce petit coin. Même si tout est définitivement mouillé : les tongs, le short, le paréo, le tshirt. Là, on vient nous accueillir et nous expliquer le fonctionnement du lagoonarium, puis on nous laisse une totale liberté. Nous trouvons rapidement une table à l'ombre, près du snack et nous nous installons. Mais avant le farniente, il convient de régler les questions pratiques : le paiment des tickets a sacrément entamé nos réserves de monnaie. Et s'ils n'avaient pas machine à CB sur la terre ferme, ici, c'est même pas la peine de poser la question. Après vérification des tarifs du snack, nous pourrons, en mettant toutes nos richesses en commun, payer trois plats du jour, une grande bouteille d'eau et une bière. Ca devrait pouvoir le faire. La commande est passée pour 12h30.

 

Fare_lagoonariumEn attendant, partons à la découverte de l'île. Ce lagoonarium, c'est un peu Robinson Crusoë qui cuisineLagoonariumaurait monté un Aqualand pour naufragés. Quelques petits fares traditionnels sont disséminés sur tout le motu (dont on fait le tour en dix minutes sans se presser) pour les petites siestes, la cuisine duwcLagoonarium snack est on ne peut plus rudimentaire, sans parler des toilettes, où à part la cuvette, tout est en matériau naturel.
Et bien qu'on ne soit pas si loin de Moorea, on se croirait presque sur une île déserte.

MotuAhi

lagoonarium_MooreaDe là où nous sommes installés, nous avons une jolie vue sur Tahiti et le bout de lagon "sécurisé" clos par des filets où nagent raies, requins et tortues au milieu des baigneurs. Sans compter les innombrables petits poissons de toutes les couleurs qui vous nagent après. Mais même en cherchant bien, toujours pas de Nemo en vue. Après la barrière volcanique, a l'extérieur du bassin, se trouve le sentier maritime : des cordes reliant des bouées, qui permettent d'aller jusqu'au récif avec vue sur le jardin de corail. On peut aussi emprunter des palmes, un masque et un tuba, ou une petite pirogue pour aller se balader dans le lagon. Bref, ça ne manque pas de distractions. D'autant qu'un attroupement s'est formé au bord du bassin, avec des caméras, une perche de prise de son, un gars avec un micro, et tout un essaim de filles genre potiches en maillot et paréo. Nous avons la chance d'assister au tournage d'une émission télé dont l'invité vedette voit tout à coup, à sa grande surprise, apparaître son ami Théo, "Ambassadeur de la musique polynésienne partout dans le monde depuis plus de vingt ans !" Si vous le dites ... Non, c'est pas un poisson d'avril. Théo fait son show, entouré de jolies vahinés qui frappent dans leurs mains et rient sur commande, et vient rejoindre le présentateur et l'invité (dont j'ai jamais su le nom). Le plus drôle dans l'histoire, c'est qu'ils ont tourné trois fois l'arrivée surprise de Théo.

Quant à nous, nos plats viennent d'arriver, et nous nous arrachons bien à contre-coeur au fascinant spectale du showbiz qui s'étale devant nos yeux ébahis.
Finalement, ils vont être largement suffisants pour cinq, ces poulet-frites ! Histoire de me mettre en appétit, RaieMooreaje décide d'aller goûter l'eau et dire bonjour aux raies (pour elles, c'est pas encore l'heure du repas. Et puis moi, j'ai déjà donné).TortueMoorea Un peu plus loin dans le bassin, je rencontre quelques requins pointe noire. C'est toujours un brin angoissant, de les voir évoluer sous vos pieds ou vous regarder. Puis c'est Madame Tortue qui passe tranquilement, indifférente aux jambes qui s'agitent au-dessus d'elle.

Pour le sentier maritime, j'aurai pas été très loin, car il y a quand même du courant, et les "patates" (coraux lisses de forme patatoïde) ne sont pas loin sous la surface. Ce serait pas le moment, à quelques jours du départ, d'y laisser un genou. Je sais, je suis pas très courageuse, dans mon genre. Retour dans le bassin, donc, où la raie la plus grosse cherche désespérement une issue à travers le grillage pour prendre le large.

A 16 heures, tout le monde plie bagages. Les pirogues font les aller-retour avec Moorea pour ramener tous les visiteurs à terre. Les VIP ont droit à un traitement de faveur pour embarquer : un ponton. Quant à nous, même s'il faut à nouveau se mouiller les pieds, l'embarquement est plus facile car c'est cette fois sur la pirogue est à double balancier qui est moins haute que la première. Mais comme on râcle le fond peu avant l'arrivée, il nous faut finalement descendre ... et pousser pour parcourir les derniers mètres. Je vous jure, quel voyage ! Bon allez, on a passé une super journée, et tous ces petits moments plutôt folkloriques y ont bien contribué.
Il est plus que temps de rejoindre l'hôtel pour prendre une douche et se changer, car à 18 heures, nous devons être au Tiki Village pour le repas et le spectacle.

sunset_tikiL'accueil au Tiki Village se fait au son des ukuleles, autour d'un verre de ponch, devant un fantastique coucher de soleil.familleTiki.. Et devant une présentation de perles. Quelques rires montent de la plage en contrebas : apparemment, un couple d'américains est venu se marier à la tahitienne, et ils ont l'air d'avoir déjà bien arrosé la soirée. On nous entraîne ensuite vers le "théâtre", pour le Coco Show (rien à voir avec Collaro), leçon de décorticage des noix de coco. Ouais, mais moi, je connais déjà. Je sais faire. ;o) AloisPuis nous repartons dans une autre partie du village pour l'ouverture du four tahitien qui contient une grande partie de notre repas. Aloi, notre guide (ici avec la mariée), nous explique comment ça "fonctionne" et commente le repas avec beaucoup d'humour.
Le four tahitien, c'est un grand trou creusé dans le sable, dans lequel on a fait du feu avec du bois fourtahitien_1et de l'écorce de coco, par dessus lequel on a déposé des pierres volcaniques qui vont en restituer la chaleur. Au-dessus des pierres, on dépose les aliments, puis on recouvre de feuilles de bananier, et enfin de sable. Ca donne ça -->

Puis ça (bien alléchant, en tout cas. Miam !) :

fourtahitien_2  fourtahitien_3  fourtahitien_4

Nous continuons par une visite du village et la présentation de plusieurs formes d'artisanat existant en Polynésie. On nous explique comment sont fabriqués les costumes traditionnels, dont la fameuse coiffe de "verdure", ou les outils et les armes, un petit mot sur la vie traditionnelle dans un village polynésien, sur les fruits et légumes, sur Gauguin, puis c'est l'heure de passer à table.
... Tiens, mais qui vois-je, là-bas, près de l'orchestre ? Ne serait-ce pas Théo, l'invité surprise du show de cet après-midi ? Mais si. Avec son gabarit, impossible de le râter. Ce soir, nous dînons avec une star...

Nous ne serons pas à la table de Théo, "malheureusement", et comme un malheur n'arrive jamais seul, celle des "mariés" du jour est juste à côté de nous, et ils sont très bruyants, un chouya sans gêne, et la copine de la mariée est passablement bourrée. D'ailleurs, ça n'est pas du goût de ma voisine de table qui est américaine aussi (de New York) et qui m'avoue qu'elle a un peu honte de ses compatriotes, mais je la rassure en disant que c'est partout pareil, et nous continuons à papoter tout en allant nous servir aux buffets. Au détour de la conversation, j'apprend qu'elle aime beaucoup la France, où elle aimerait vivre, et qu'elle connaît ... Nîmes et Vergèze ! Le monde est petit. Et puis ça tombe plutôt pas mal, parce que l'autre couple à table avec nous est aussi du gard. C'est dire si Clau et Maman sont heureuses d'entendre parler avé leur assent ! Mais avec tout ça, moi j'ai manqué le début du paréo show (avec le bô danseur tahitien), où les mille et une façons de nouer le paréo, pour une homme ou pour une femme (ça va Lolotte, tu as retenu ?). Et puis j'aurai pas le temps de finir mon repas non plus, car il faut déjà rejoindre le théâtre pour le spectacle. Obligée de me passer de dessert. Un comble ! Ca m'apprendra à chercher à improver my english.

tamureAprès un petit cours de tamure (version femmes, puis version hommes), les ballets entrent en scène pour raconter une légende tahitienne : DanseTiki_1les guerriers maohis ayant perdu leur feu, décident d'aller le chercher aux îles Marquises. DanseTiki_2En chemin, ils trouvent une huître géante qui renferme une princesse qu'ils offriront comme épouse au roi marquisien, en échange du feu. DanseTiki_3Cela donne lieu à de très beaux numéros de danse, avec une débauche de costumes tous plus magnifiques les uns que les autres,DanseTiki_4 et des scènes époustouflantes, comme cette danse du feu qui coupe littéralement le souffle.DanseTiki_5

En gros et dans le détail, c'est une excellente soirée que nous avons passée, qui restera gravée dans nos mémoires tant nous avons apprécié l'accueil, la nourriture, et l'excellence du spectacle.

Et pour être sûre de ne pas oublier trop vite, rien ne vaut une petite photo souvenir :

SouvenirMoorea

 

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