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Destination Tahiti
24 septembre 2006

Promenons-nous dans les bois ...

Lundi 27 mars 2006

Finalement, je me suis inscrite à la balade à cheval de ce matin : deux heures dans la montagne en compagnie de M. et de deux néo-zélandais, Robert et son fils Jason. So, I'm going to improve my english. Le guide, c'est Patrick, qui m'a dégoté un pantalon d'équitation qui sera toujours mieux que mon petit pantalon de toile. Ben oui, j'avais pas prévu de faire du cheval, au départ - qui a dit "Menteuse" ? - KopeckJe monte Kopeck, un petit cheval des Marquises (les îles), entier... qui contrairement aux idées reçues, a sacrément besoin d'être secoué pour avancer ! Toute la balade va se dérouler au pas, car mes compagnons d'aventure sont complètement débutants. Mais de toute façon, vu l'état du terrain, je vois pas ce qu'on aurait pu faire d'autre : la forêt est tellement humide qu'on s'enfonce de dix centimètres dans la boue à chaque pas. Mais c'est agréable, de se promener tranquillement sous les frondaisons, en grimpant dans la montagne pour découvrir au détour d'un sentier perdu sous les fougères une vue incomparable sur Tahaa. Et comme d'hab, j'ai pas pris l'appareil photo. D'ailleurs, je l'aurais mis où ??? Je papote un peu avec Jason qui me demande si j'ai fait mes études à l'Université de Harvard... Euh non, moi c'était l'université de Montpellier - Hérault - France. Je me suis juste contentée d'acheter le T-shirt lors de mon voyage à Boston. M'enfin, c'est flatteur quand même.
A l'arrivée, nous sommes tous dans un sale état, boue oblige. Et pourtant, on était perchés à un mètre cinquante du sol. C'est dire !

A midi, Clau et moi déjeunons d'une salade de tomates et des derniers restes de la veille en compagnie de M-F et M., tout en racontant notre excursion. C'est que pendant que nous on pataugeait dans la boue, ces dames restaient au ranch à papoter et lézarder. Mais Clau aura de quoi se rattraper cet après-midi, car nous allons aux trois cascades. A pieds. Patrick n'avait pas l'air très convaincu de l'opportunité de la randonnée, car il fait très chaud. Mais nous nous sentons d'attaque.3cascades_bambous Alors vers treize heures trente, nous attaquons le large chemin forestier, Clau, Val, Patrick et moi, en saluant au passage "T-Bone" qui broute paisiblement dans sa pâture. Jusqu'ici, tout va bien. Nous faisons un premier petit crochet en marge du chemin pour admirer un magnifique et immense (vous avez trouvé Patrick ?) bosquet de bambous. Il paraît que le plus vieux a à peine dix-huit mois ! Vous y croyez vous ? L'occasion pour Patrick de nous mettre en garde contre les pièges du bambou : certains ont le tronc recouvert de tous petits poils du genre épines ou échardes, qu'on ne voit pas. Mais gare à qui y posera les mains, parce qu'elle restent plantées dans les doigts, et il paraît que c'est la galère pour s'en débarrasser. Je sais pas pourquoi, j'en devine qui sourient déjà...

C'est après que les choses se sont gâtées : nous quittons bientôt le chemin forestier pour attaquer le sentier de montagne taillé à la machette par Patrick. Premier obstacle, traverser le ruisseau. Sur les pierres. Exercice périlleux qui nécessite quelque équilibre. D'autant que les pierres glissent passablement. Patrick nous prévient que tout le reste du parcours va être à peu près comme ça. Et là, Clau commence à se demander si c'est bien raisonnable. Et moi, dans quelle galère je l'ai embarquée, parce que ce premier passage n'a pas été pour la rassurer. Voilà que ça commence à grimper. La terre est bien humide, recouverte de feuilles. Ca glisse. Les baskets c'est peut-être génial en garrigue, mais ça vaut que dalle en forêt tropicale. Ca n'accroche pas assez. Ma pauvre Clau manque à plusieurs reprises de se retrouver par terre, et ça commence à inquiéter notre guide (et moi aussi. Bon sang, qu'est-ce qui m'a pris???). Finalement, on taille un bâton en canne pour que Clau puisse s'aider. Le maniement, c'est pas encore trop ça, mais ça va venir.
Et là, surprise ! Voilà la première corde... Euh... Quand j'avais demandé les renseignements par mail, il avait dit que ça restait de la marche. Qu'il n'y avait pas d'escalade. Qu'est-ce que c'est que ce bin's ? On doit pas avoir la même définition de "marche à pied". En fait, la corde est là en sécurité, pour nous aider à franchir le petit raidillon, car les rochers sont très glissants.

3cascades_cascade1bArrivés à la première cascade3cascades_halte1, nous prenons un petit moment pour nous remettre de nos émotions. L'endroit est joli, bien qu'un peu sombre. Mais au moins, on est au frais. Clau a l'air épuisée. Il serait peut-être plus sage qu'elle reste là et qu'elle nous attende, car le chemin devient pire ensuite. Nous la récupèrerons en redescendant. Là, elle ne se fait pas prier. Je lui laisse la bouteille d'eau et l'anti-moustiques, et après mille recommandations (c'est que je suis pas tranquille, quand même), nous reprenons le sentier, Val, Patrick et moi.

C'est là que ça se gâte... Voici déjà la deuxième corde. Le chemin suit en le remontant le cours de la rivière, et quand on ne peut pas passer le long de la paroi, on passe au-dessus. Du coup, ça grimpe très raide. Le sol est recouvert de feuilles, c'est très humide, ça glisse. Faut un peu se rattraper aux branches. Enfin, celles qui tiennent. Petit conseil avisé : toujours vérifier deux fois sa prise avant d'y mettre tout son poids. Ca met à l'abri des mauvaises surprises. Il paraît qu'il y en a qui passent sans la corde. Ouais ben moi, maintenant que je la tiens, je la lâche plus.3cascades_cascade2b
C'est à ce moment-là que j'ai pu tester la "technique d'auto-défense du bambou" : j'ai voulu me rattraper à un tronc qui devait pas être d'accord : me voilà en train d'essayer d'enlever un à un les toutes petites épines de ma paume. Pas la peine de rigoler, OK ?
Heureusement, nous atteignons enfin la deuxième cascade. Deuxième halte. Veinarde comme je suis (ou maladroite, c'est comme vous voulez), je suis obligée de mettre le pied dans l'eau pour passer la rivière. C'est bon, maintenant j'ai la basket pleine d'eau, la chaussette bonne à essorer, mais je vais faire avec. Heureusement que Clau est restée plus bas, parce qu'elle aurait souffert.

Et c'est là, que ça se gâte. La troisième corde est la pire de toutes. Cette fois, la paroi est bien raide, presque verticale (ou alors c'est une illusion d'optique très réussie), évidemment glissante : on ne va pas changer maintenant les bonnes habitudes. On doit grimper en s'accrochant des deux mains à la corde, les deux pieds contre la paroi, bien équilibrés de chaque côté de la corde pour se donner le plus de stabilité possible. Surtout, ne pas regarder en bas. Rester concentré. Pour moi, c'est une première, ce genre d'exercice... Au fait, je vous ai dit que j'avais le vertige ? Il n'y a pas beaucoup de prises à mon goût, et j'en mène pas large. Mais je maîtrise et finalement, ça passe. Ouf ! Euh... Y'a un autre chemin pour redescendre ?
3cascades_cascade3Après un nouveau passage délicat, un sentier étroit à flanc de paroi, 3cascades_bainnous débouchons enfin sur la troisième cascade, juste récompense de nos efforts. Un petit bain serait le bienvenu. Ni une ni deux, nous voilà dans l'eau qui est TRES fraîche.3cascades_cascade3b Il faut juste faire attention aux rochers qu'on ne voit pas et qui sont parfois à très faible profondeur. Un genou écorché est bien vite arrivé. Non, je fais pas la gueule sur la photo. Seulement, l'eau tombe de tellement haut que ça fait très mal. Et même à cette distance là, j'avais l'impression d'être carrément sous la chute d'eau.

Le problème, c'est qu'à peine sortis de l'eau, nous sommes soudain assaillis par les moustiques (et certains plus que d'autres, si vous voyez ce que je veux dire). Nous prenons donc juste le temps de boire un coup, de manger une banane, et nous voilà déjà sur le chemin du retour, sans même avoir pris le temps de se sécher. Confirmation : on redescend bien par le même chemin. Et au retour, c'est presque du rappel, la fameuse troisième corde. J'ai les jambes un peu flageolantes, mais finalement, ça passe.
Petit conseil avisé : ne jamais relâcher son attention. C'est quand on se croit sorti d'affaire qu'on se redresse et que vlan ! le pied glisse, et on se retrouve sur les fesses. Heureusement pour moi, le rocher était large et je n'ai glissé que sur un petit mètre. Et la phrase de Patrick qui tue : "Me fais pas ça sur le passage qui vient, parce que je pourrai pas aller te chercher". Ouais OK, j'ai compris, je me tiens à carreau jusqu'à l'arrivée. J'attaque donc, un peu tremblante, l'étroit passage qui surplombe la rivière. Je ne sais pas si c'est la peur ou la chaleur, mais je dégouline d'eau. Les gouttes tombent par la visière de ma casquette que je n'avais même pas mouillée. Je commence aussi à bien ressentir la fatigue dans les jambes, les muscles des cuisses qui travaillent pour se hisser sur les rochers et les racines, ou pour amortir la descente. Waw ! Quelle expédition !

3cascades_retourEnfin, nous arrivons à la première cascade où nous retrouvons Clau saine et sauve, qui entretemps a fait une rencontre impromptue avec un crabe, et a failli voir sa chaussure emportée par le courant. Bon ben, elle l'a échappé belle, quoi. La descente se poursuit doucement, précautionneusement, et nous poussons un ouf de soulagement en retrouvant enfin "l'autoroute" du chemin forestier.

Mouais... Vu notre état et celui des fringues, une bonne douche et une bonne lessive ne seront pas de trop. Mais comme il ne faut pas trop en demander, bien évidemment, il se met à pleuvoir à peine dix minutes après que j'aie étendu mon short.

Allez, au final, la balade était quand même exceptionnelle et laissera plein de souvenirs. Je pourrai dire : "Je l'ai fait". Et ça, c'est pas rien. Aucun regret. Terminons tout ça par un délicieux espadon sauce citron accompagné de bananes fei, puis quelques bananes flambées au whisky, et allons continuer la balade en rêve. Demain, il fera jour.

... A bien y réfléchir, je crois que l'accrobranches ça va être du gâteau ;o)

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Commentaires
H
.... c'est pour ça ! tu t'étais entrainée avec un parcours du combattant avant l'accrobranche, tricheuse ! lol et ben, quelle aventure ! je dois avouer que le "voile de la mariée" en corse était qd même bien accessible ! lol<br /> bizzz
M
T'aurais dû appeler H pour les chaussures elle t'aurait conseillée! LOL<br /> Bon, je vois que les plans un peu foireux, y'a pas que moi!! mais ça en vaut toujours la peine et ça fait de supers souvenirs!!<br /> Bizz et vivement la suite!<br /> Mp.
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